Nouvelle Citroën C3 (2024), tendance et accessible, la recette du succès de la C3 !
C’est une véritable success-story. Depuis son lancement en 2002, la Citroën C3 s’est écoulée dans le monde à plus de 5,7 millions d’exemplaires. Faisant ainsi de la citadine le modèle le plus vendu par la marque à ce jour. Alors que la commercialisation de la quatrième génération a débuté en ce mois de juin 2024, celle qui a su évoluer avec son temps semble toujours aussi séduisante, confortable, et surtout abordable.
Pour en savoir un peu plus sur les clés du succès et les secrets de fabrication de cette nouvelle génération, proposée pour la première fois en électrique, Thierry Blanchard, chef de projet de la C3 a pris le temps de répondre à nos questions.
Entre réponses aux attentes des clients et nouvelle identité de marque, entretien avec Thierry Blanchard, chef de projet de la Citroën C3
Avant d’évoquer le nouveau modèle, le responsable s’attarde d’abord sur l’historique de la voiture. « À chaque génération, Citroën a réussi à amener la bonne réponse aux problématiques clientèles. Que ce soit en termes de compacité, d’espace à bord, du bon niveau d’équipement ou de la motorisation.
Quand on a une voiture qui est au rendez-vous, correspondant aux attentes des clients, elle fonctionne forcément en termes de volume », estime-t-il.
Selon lui, « la facilité serait de toujours refaire la même voiture. C’est ce que font d’autres constructeurs, juste de petites évolutions ». Mais pas question de fonctionner comme ça pour le constructeur aux chevrons. « A chaque fois, notre challenge était de rebousculer les codes du segment, de se différencier des autres. » C’est pour ça qu’au fil des années, la C3 est devenue un véhicule « plus volumique, plus spacieuse. Nous étions un peu dans l’ère des monospaces au début des années 2010 », rappelle Thierry Blanchard.
En 2016, année de lancement de la troisième génération, « la vague des SUV commençait à s’installer ». L’idée, alors, au sein des équipes à ce moment-là était, en termes de style notamment, « de lui mettre des codes de SUV. On a commencé à la réhausser un peu, lui mettre des grosses roues, des élargisseurs d’aile. L’idée, c’était de lui mettre des trucs en plus ». Mais, plus que ça, « il fallait lui donner tout l’ADN de Citroën, c’est-à-dire du confort à la base par le volume, l’habitabilité. Et par le confort de suspension ».
Citroën C3 (2024), elle est toujours aussi compacte mais encore plus spacieuse grâce à son look de SUV !
Mais que dire alors de cette quatrième génération, qui va encore plus loin que la précédente. « On parle parfois de SUV bashing. Mais ça reste quand même les voitures les plus vendues en Europe, largement. Alors, nous avons poussé le curseur encore un cran au-dessus, en nous disant que cette voiture allait vraiment s’inspirer des codes des SUV », précise le chef de projet. Ainsi, elle prend de la hauteur en termes de garde au sol, la taille des roues a été augmentée, et sa silhouette est assez « verticale, carrée ». De quoi lancer une nouvelle identité de marque : « Nous avons un nouveau langage de forme, notamment au niveau de la face avant. La signature lumineuse évolue également, tout comme le logo. »
Si Citroën a décidé de lui donner un look de SUV, ce n’est pas seulement pour le style ou la tendance. « On l’a fait en travaillant les vrais bénéfices clients. La voiture, du coup, elle devient beaucoup plus spacieuse à l’intérieur. Que ce soient les places avant, mais également les places arrière. Puis, ça amène une position de conduite plus haute. C’est important, parce nos clients ne sont pas tous très jeunes. Donc, voilà, une voiture plus haute, ça amène des bénéfices quand on veut monter, quand on veut descendre. On s’installe dedans naturellement parce qu’elle est à la bonne hauteur. »
Si elle gagne en habitabilité, cette nouvelle C3 reste malgré tout compacte. « Ce qui est important, car on est sur le segment des petites voitures. Ça, c’était un vrai challenge », admet Thierry Blanchard. « Quand on la voit, elle fait un peu haute, un peu volumineuse, mais en empreinte au sol, elle garde exactement les mêmes dimensions que l’ancienne C3. C’est-à-dire que c’est une voiture de 4 m de long pour 1,76 m de large. » Comme elle va s’utiliser essentiellement en ville, « elle doit être facile à manœuvrer, être agile, facile à garer ».
Citroën C3 et ë-C3 : des prix à faire pâlir la concurrence
Avec cette nouvelle génération, débarque un moteur 100% électrique au catalogue auprès de la version thermique. C’était important pour le constructeur d’allier les deux selon le responsable : « On voit des concurrents qui présentent des voitures full électriques. On sent que le 100 % électrique, ça ne marche pas complètement à tous les coups, et sur tous les marchés. Donc, on prend le pari d’une offre multi-énergies. »
Le second pari, c’est de proposer des prix toujours aussi attractifs, peu importe la motorisation. La conjoncture aurait pu influencer la sphère dirigeante de Citroën, or, il n’en est rien : « Ces dernières années, les marchés ont été un peu fous, ils se sont complètement envolés en termes de tarifs. On a vu des voitures prendre plus de 20% au niveau de leur prix de vente. Mais, on est une marque populaire. On doit être capable de maintenir des offres abordables, accessibles pour les clients. »
« On a fait une voiture électrique qui correspond aux attentes, aux usages des clients et qui est moins chère que les autres. Oui, c’est un pavé dans la mare par rapport à tous nos concurrents. »
Thierry Blanchard, chef de projet de la C3
Résultat, la C3 en version thermique de 100 ch avec un turbo débute à moins de 15 000 euros. « Il faut remonter quand même à quelques années pour trouver une voiture à ce prix-là et à moteur équivalent sur le marché », martèle Thierry Blanchard. Pour la e-C3, et son autonomie moyenne de 326 km selon le cycle WLTP, il faut compter minimum 23 300 euros, hors bonus écologique de 4 000 euros. « Aujourd’hui, oui, c’est un pavé dans la mare par rapport à tous nos concurrents », lance-t-il.
Pour cette dernière, il explique tout simplement « qu’on a fait une voiture électrique qui correspond aux attentes, aux usages des clients et qui est moins chère que les autres. C’est le cas parce que nous avons travaillé avec des composants qui sont moins chers. Pour la batterie, par exemple, nous avons pris la technologie LFP qui est beaucoup moins coûteuse ». Il poursuit : « On a également un moteur électrique qui est vraiment dimensionné aux usages des clients. C’est-à-dire qu’on n’a pas de mode sport, par exemple. Mais la voiture a suffisamment de couple, elle a un bon niveau de dynamisme. Et toute la plateforme a été adaptée à ça. »
« Chaque euros qui a été mis dans la voiture doit être visible pour le client en termes de style ou de prestation », assure Thierry Blanchard, chef de projet C3
Que ce soit pour la version thermique ou électrique, les équipes ont travaillé pour réduire au maximum les coûts de production et les temps de montage. « On a fait le choix d’avoir moins de diversité. On a lancé la voiture avec deux niveaux de finition. » Ainsi, tout a été pensé, que ce soit en termes de matériaux ou d’équipements, pour que ces nouvelles C3 et e-C3 répondent aux attentes et fassent toujours de Citroën une marque populaire.
« Les pièces noir brillant qu’on voit sur la voiture, comme les barres de toit, les pièces autour du chevron, à l’avant ou à l’arrière, ce ne sont pas des pièces peintes. Mais le rendu est similaire et c’est un peu plus durable aussi », indique le chef de projet. « On économise la peinture. Donc ce sont des coûts en moins pour les clients. Chaque euros qui a été mis dans la voiture doit être visible pour le client en termes de style ou de prestation. »
Selon lui, « on a besoin d’amener des offres accessibles sur le marché. Pour les équipements, on s’est vraiment inspiré des attentes clients, de ce qu’ils utilisent au quotidien. C’est-à-dire, tout simplement, une voiture avec la climatisation, la radio, les radars arrière, les feux à LED, etc. Pas des choses forcément très chères ». Puis, à l’intérieur, les pièces sont peu nombreuses et simples en termes de design, faciles à assembler. « On gagne un peu sur tous les tableaux. On a quelque chose d’assez élégant, assez joli. Il y a aussi moins de mobilier, donc ça veut dire moins de risques d’avoir des bruits parasites dans la voiture. »
Citroën pense avoir visé juste pour en faire un futur best-seller
Si la qualité perçue est au rendez-vous, pas question non plus de lésiner sur le confort. « Nous avons intégré les sièges Advance Confort, un peu plus enveloppant. Sans oublier les suspensions à double butée hydraulique progressive. Ça c’est vraiment important, c’est très bluffant quand on roule sur des routes déformées à 40-60 km heure. » En tout cas, Thierry Blanchard estime qu’il n’y a pas de recette miracle. « C’est une discipline qu’on doit s’imposer quand on développe la voiture. Sur chaque point, c’est “est-ce que l’argent, je le mets, je ne le mets pas, je l’équilibre”, etc. »
Au sein de la marque, on n’a pas de doutes quant à ses futures ventes, qui devraient être en nombre. « On est fiers, admet le dirigeant. Surtout quand on met dans le mille. C’est-à-dire quand on coche à la fois ce que les clients attendent, ce que le marché attend, une belle voiture, avec les bons équipements, les bons moteurs. ». Il tient alors à souligner le travail de toute une équipe, en relation avec « l’ingénierie et les usines », qui a permis « d’avoir la bonne recette, les bons ingrédients pour faire la voiture ».
Maintenant, il espère que tous les clients qui commanderont la nouvelle C3 pourront être livrés d’ici la fin de l’année. « Je pense que ça va être notre plus gros problème dans les semaines à venir. Ce sont des éléments qu’on devra gérer avec nos usines et nos fournisseurs », conclut le chef de projet.
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