Entretien avec Gilles Dichamp et Morgan Tassinari, deux propriétaires passionnés, et Dorothée Bonassies, directrice France de Volkswagen, à l’occasion des 50 ans de la Golf !
Le 29 mars 1974, la première Volkswagen Golf sortait d’usine à Wolfsburg. 50 ans plus tard, ce modèle accompagne toujours le quotidien de nombreux conducteurs. À date, plus de 37 millions d’exemplaires ont été vendus à travers le monde. Surtout, la compacte allemande compte aujourd’hui, pas moins de huit générations. Celle qui a toujours évolué avec son temps voit son succès perdurer notamment grâce à sa polyvalence.
Dorothée Bonassies, directrice France de Volkswagen, Gilles Dichamp et Morgan Tassinari, propriétaires d’une Golf de première génération, nous en disent plus sur les raisons de sa popularité. Mais aussi sur ce que représente un tel modèle aujourd’hui.
« Sa capacité d’évolution et d’innovation tout en restant fidèle à sa philosophie » font la popularité de la Golf selon Dorothée Bonassies
À l’origine du modèle, on retrouve le célèbre dessinateur italien Giorgetto Giugiaro. Celui qui a commencé chez Bertone, est le papa, également chez Volkswagen, de la première Passat (1973) ou du premier Scirocco (1974). On lui doit aussi l’Audi 80 (1976), l’Alfa Romeo Giulia GT (1963), la Lancia Delta (1979), ou encore les Fiat Panda (1980) et Punto (1993). Concernant la Golf, « il a dessiné un concept simple. C’est-à-dire un véhicule qui proposait une conduite moderne et sûre, une grande habitabilité. Mais une modularité exemplaire pour la famille », indique la dirigeante.
Selon elle, la compacte s’est distinguée par une chose en particulier : « Elle a toujours offert beaucoup de polyvalence. C’est toujours le cas aujourd’hui. » Mais elle a évidemment d’autres atouts à faire valoir. Celle qui rassemble une large communauté de fans à travers le monde a toujours « su évoluer avec son temps, à chaque génération, en s’adaptant aux attentes et besoins des clients de chaque époque ». Ainsi, « sa capacité d’évolution, d’innovation tout en restant fidèle à sa philosophie » font la popularité de la Golf. Mais font aussi d’elle une icône du paysage automobile européen et mondial.
Quid du design là-dedans ? Beaucoup le qualifient d’intemporel. C’est le cas aussi pour Dorothée Bonassies : « Il n’a jamais été en rupture avec son temps. » Elle poursuit : « Il exprime la robustesse, la sécurité, la confiance. Ces valeurs se retrouvent également dans sa qualité de fabrication, sans compromis. » La directrice de VW France assure encore que même si celui-ci « a beaucoup évolué depuis 50 ans avec l’arrivée de nouveaux standards et normes de sécurité, on retrouve dans chaque génération un langage stylistique commun ».
50 ans de la Volkswagen Golf : « Chaque génération a toujours été une évolution, jamais une révolution »
Au fil du temps, le best-seller de Volkswagen a été synonyme d’innovation et d’accessibilité aux nouvelles technologies. « La 2e génération par exemple, a vu apparaitre de série l’ABS ou, pour la première fois, la transmission intégrale de série. Le moteur Diesel à injection directe a fait son apparition sur la 3e. » Au-delà de l’aspect sécurité et technologique, la dirigeante rappelle que « de nombreux éléments de confort sont apparus au fil du temps. Comme le régulateur de vitesse sur la 3e génération ou encore la boite automatique à double embrayage DSG, très célèbre chez Volkswagen, qui a équipé la Golf R32 sur la 4e ».
Ce qui fait aussi la force de la compacte, c’est que chaque génération n’a jamais été en rupture avec la précédente. « La Golf a un ADN, une philosophie qui lui est propre et qui perdure depuis 1974 », abonde Dorothée Bonassies. Ainsi, « chaque génération a toujours été une évolution, jamais une révolution. Depuis 50 ans, la Golf est toujours la Golf. Elle le restera également dans le futur », lance-t-elle.
« La Golf a un ADN, une philosophie, qui lui est propre et qui perdure depuis 1974. Chaque génération a toujours été une évolution, jamais une révolution. »
Dorothée Bonassies, directrice France de Volkswagen
La sportivité fait également partie des gènes de la Golf depuis sa création. « Elle a été conçue dès le départ pour être un véhicule sportif. L’ensemble de son ADN technique est conçu pour la performance. » Son aventure sportive a commencé il y a 50 ans, avec le développement de la Golf GTI. « Dès les premières étapes, en 1974, il a été décidé que la future GTI, présentée en 1975, devait être homologuée conformément aux règlements internationaux de la FIA. C’est ce qui s’est passé », rappelle-t-elle.
Devenue une icône, tout comme la « R », la GTI, au même titre que « des voitures de course comme la Rallye G60 ou l’actuelle GTI Clubsport 24 h, est loin d’être une coïncidence ». D’après la directrice de VW France, tous ces modèles ont la « sportivité profondément ancrée dans leur ADN ».
La Golf 1 GTI ? « Une auto fétiche » pour Gilles Dichamp, collectionneur Volkswagen
Concernant le futur de la Golf, une voiture avec laquelle « on a tous une histoire ou un souvenir », elle n’a aucun doute sur le fait que « son nom va perdurer ». Elle conclut : « C’est notre volonté d’assurer l’héritage de ce modèle mythique pour notre marque. »
De leur côté, propriétaires et collectionneurs passionnés perpétuent aussi cette voiture légendaire. C’est le cas de Gilles Dichamp. Cet habitant des Vosges possède une vingtaine de Volkswagen dans son garage. Dont cinq Golf. Parmi elles, une LS de 1974 et une GTI de 1981, de première génération. Comme le veut si bien l’expression, il est tombé dedans quand il était petit. « En 1978, j’avais 14 ans. Maman est entrée comme secrétaire comptable à la concession VW du coin. Puis elle en a été la propriétaire de 1983 à 1995 », se souvient-il.
A 18 ans, il acquiert sa première voiture. Une Volkswagen évidemment. Il s’agissait d’une Coccinelle 1300. A 20 ans, il achète ses deux premières Golf. Des diesels « parce que je travaillais à Paris donc je faisais du voyage avec ». Après avoir eu sa période Audi, alors âgé de 23 ans, il s’offre sa première GTI, mais qu’il ne garde que trois ou quatre ans.
« J’ai eu tout un laps de temps où j’ai abandonné les Golf parce que j’avais des voitures de service », précise-t-il. Puis l’envie est devenue trop forte. Il y a 17 ans, en juillet 2007, il a traversé la France, est descendu à Albi chercher son nouveau jouet. Une GTI 1600 première génération de 1981. « Je l’ai toujours aujourd’hui. C’est mon auto fétiche, sourit le collectionneur. Si j’en avais qu’une à garder parmi toutes celles que j’ai, ce serait celle-là. »
« La Golf a toujours été une référence de part sa qualité de finition, de fabrication et son design sobre » selon Gilles Dichamp
Pour lui, posséder un tel modèle aujourd’hui, représente sa « jeunesse. Puis le plaisir de conduire. C’est indéniable, c’est la case incontournable. Cette GTI, c’est une auto fabuleuse. Elle tient par terre, elle a une tenue de route d’exception », s’enthousiasme Gilles Dichamp. Il estime par ailleurs que la Golf a tout de suite plu car il n’y avait pas d’équivalent sur le marché. « C’était un modèle compact, un petit peu atypique. Une petite auto fonctionnelle, pratique, avec de très bons moteurs qui répondaient à des besoins. »
Ce n’est donc pas étonnant qu’elle ait trouvé tout de suite sa clientèle. « C’est simple. La voiture a été présentée en juin 1974 en Allemagne. Il me semble qu’en septembre elle était déjà en tête des ventes. » De plus, sur la route, elle était loin d’être ridicule. Tout comme la GTI d’ailleurs. « Ma maman a eu sa première en 1978. On faisait la loi. Devant, il y avait seulement des Porsche ou les grosses Alfa », rigole-t-il.
À propos du succès du modèle, toujours là 50 ans après son lancement, il est dû, selon lui, à ce qu’il appelle « l’esprit Golf ». Il s’explique : « Elle a toujours été une référence de part sa qualité de finition, de fabrication et son design sobre. » Mais ça ne s’arrête pas là. « La clé de sa réussite, son gros point fort, c’est qu’elle a toujours su s’adapter à sa clientèle. »
« C’est ma Madeleine de Proust, puisque c’est la première voiture dans laquelle je suis monté quand j’étais tout gamin », confie Morgan Tassinari, propriétaire d’une GTI de première génération
Lui aussi est un propriétaire passionné. Expert automobile en région parisienne, Morgan Tassinari possède une Golf GTI 1800 de première génération, depuis 2015 parmi toute sa collection. « J’ai aussi une Autobianchi A112 Abarth, une Peugeot 106, une AX GT, une Audi 200 Turbo, un Espace 1, une Super 5, une R21, une 4L et même une Twingo 1. » Mais cette voiture de décembre 1983 est sa « Madeleine de Proust, puisque c’est la première dans laquelle je suis monté quand j’étais tout gamin. Ce sont de beaux souvenirs ».
Pour lui, quand ce modèle sort en 1974, « il est vachement moderne par rapport à son année de conception. Mais aussi par rapport à la concurrence. C’est une voiture avec laquelle on peut encore rouler aujourd’hui au quotidien sans problème ». Le trentenaire insiste, tout sourire : « Une fois que les entretiens sont faits, la mienne est repartie pour 40 ans de plus. »
À sa sortie de restauration en 2020, juste après la période Covid, il a effectué près de 10 000 km à travers la France en trois semaines. Et ce sans problème. « C’est une voiture qui est fiable, sans histoire, avec une tenue de route qui est très bonne. » Il affirme également qu’elle est « très confortable, très logeable, parce que tu mets 4 voire 5 personnes sans trop de soucis. Ça ne consomme pas énormément. Franchement, c’est un super compromis ».
La Golf est une voiture « qui donne, la plupart du temps, une impression de qualité, tu ne retrouves pas forcément ça ailleurs », estime Morgan Tassinari
Il admet par ailleurs que cette voiture à un immense caractère sympathique. « C’est une icône des années 80 et même au-delà. Elle attire beaucoup les regards. Dès que je suis arrêté à un feu, il y a toujours quelqu’un qui me parle pour me dire qu’il la trouve géniale. Ça, c’est cool. Et on me demande même souvent si elle est à vendre », sourit-il. Pourtant, d’après lui, ce n’est pas ce qui fait la grande force de la Golf, peu importe la génération finalement.
« Ça a toujours été un design plutôt simple, sobre. Jamais extravagant. Ce n’est pas une voiture tape à l’œil, mais c’est une voiture qui a su évoluer avec son temps, tout le temps, finalement. C’est une voiture qui donne, la plupart du temps, une impression de qualité. Tu ne retrouves pas forcément ça ailleurs », avance Morgan Tassinari. « Volkswagen est toujours resté sérieux, dans le conventionnel, sans folie. Mais en apportant de la modernité à chaque génération. »
Selon le jeune collectionneur, là où la marque allemande a aussi fait fort, « pour garder les clients au fil des générations », c’est que la Golf a « sans cesse été revue à la hausse, en ayant toujours une même ligne directrice. C’est-à-dire qu’à chaque fois, la transition s’est faite en douceur. Le tout en apportant les modifications qu’il fallait pour avoir un produit encore mieux fini et plus fiable ».
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